Deadbrik

Dès son plus jeune âge, le petit Deadbrik se démarque de ses camarades par une ambition sans limite. Il sera médecin. Ou avocat. Ou astronaute. Et tandis que toute la famille en reste comme deux ronds de flan, lui sait demeurer humble dans la gloire à venir.

Mais s'attirant alors la jalousie des petits merdeux de sa classe qui, il faut bien l'avouer, étaient bien incapables de s'inventer des métiers de le futur aussi génials, Deadbrik sombre d'un coup dans la dépression, l'alcool de patates et la superglu.
À seize ans, le pauvre gosse neurasthénique, déambulant au hasard sur les falaises escarpées d'un désespoir lourd comme les larmes d'une babouchka dont le chien s'est noyé dans la neige, quelque ouvrage de Baudelaire ou Laurence Pernoud dans la poche de son sweat capuche, le pauvre gosse, donc, trouve sa voie. Les médecins sont des empoisonneurs, les avocats des grosses putes et les astronautes n'existent pas. Au diable tout cela. Il n'y a que l'Ââârt qui méritatât qu'on s'y intérestesse.

Ainsi, en école d'Ââârt, il apprend le dessin de femmes à poil, les traits à la règle, le coloriage sans dépasser, et le pouvoir de générer la surconsommation des masses en fonction de la catégorie de masse à laquelle elles appartiennent, par une propagande visuelle axée sur la frustration et les stéréotypes sympatoches, c'est-à-dire le dessin de femmes à poil.

Et à présent, fort d'un tel savoir et des multiples expériences graphiques qui en découlèrent, Deadbrik réalise enfin son rêve de toujours, celui de quand il était tout gamin : cultiver du quinoa.


Accessoirement, Deadbrik co-fonde en 2008 le fleuron du journalisme scientifique que sont Les Cons Pelotent Ta Soeur, berceau du reportage dit "avec des couilles", un collectif qui, aujourd'hui encore, porte à bout de bras cette forme toute particulière de salut de l'humanité : celle avec du panache.